Ni medium ni gourou, je suis un être humain comme les autres qui se posait des questions sur le pourquoi du comment. J'ai été séduit par la théorie de la réincarnation, mais comme je ne crois que ce que je vois, j'ai décidé d'aller moi-même explorer mes vies antérieures, « pour voir ». Et ce que j'ai découvert m'a définitivement convaincu. Aujourd'hui je continue d'explorer mes vies antérieures, par des régressions comme on appelle ça, et je reconstitue petit à petit le parcours de mon âme à travers les âges. J'ai élargi mon champ d'intérêt à tout ce qui est en lien avec la réincarnation, principalement les domaines de l'esprit et de l'inexplicable, et aussi l'histoire et l'archéologie.

A travers ce blog j'espère apporter un peu de réponses à ceux qui en cherchent encore. Mais surtout ne me croyez pas sur parole, faites vous-même l'expérience ! Ma méthode de régression dans les vies passées est dispo pour tous: voir l'article 9- vos vies passées. Mais prenez le temps de lire les articles précédents avant toute chose. Il vaut mieux savoir de quoi il s'agit et être complètement informé avant de se lancer.

Vous pouvez lire les articles comme vous le souhaitez. Mais le mieux est quand même de les lire dans l'ordre chronologique, je les ai numérotés à cet effet. Aidez-vous du menu.

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20- la vieillesse de Sir Hoghton, ces petites choses qui nous relient au passé



Il y a quelques temps j'avais raconté la jeunesse de Sir Henry Hoghton, ma vie antérieure en Angleterre au 18e siècle dont j'ai retrouvé beaucoup de souvenirs par régression. Henry, qu'on appelle affectueusement Harry, est un fils de baronnet à Hoghton Tower, dans le Lancashire. L'évènement marquant de la première partie de cette vie était la relation incestueuse avec sa petite sœur Mary, et le décès de celle-ci lorsqu'elle mit au monde un bébé, une petite fille. C'était en 1710. Harry avait déjà plus de 30 ans. C'est à ce moment que j'avais fait une pause dans le récit.
Je vais donc reprendre là où je m'étais arrêté et raconter le reste de sa vie, qui est encore riche en évènements car l'homme a vécu longtemps. Et pour une fois je ne vais pas associer cet article à un thème en particulier. Je vais plutôt livrer des petites réflexions au fur et à mesure du récit. Et vous verrez comment de nombreux éléments de nos vies passées peuvent avoir une influence ou un retentissement sur notre vie actuelle.

L'année même du décès de ma sœur Mary et de la naissance de la petite fille, une petite Jenny ou Jean, je me vois courtiser une jeune femme. Comme je l'ai dit j'ai déjà 30 ans passés et pour assurer une descendance légitime je dois bien penser à me marier. Et comble du destin, cette femme s'appelle aussi Mary, Mary Boughton. Elle est la fille de William Boughton, 4e baronnet de Lawford. Je prends mon cheval, pour lequel j'ai entendu un nom comme Halifax, et je galope dans la campagne pour aller rendre visite à ma promise. Je me suis fait beau avec mes bottes, mon manteau, mes gants et mon chapeau. Sur place je rencontre d'abord le baronnet William, un homme rougeaud et bon vivant, amateur de whisky et de vin français. Sa fille Mary est une jeune femme blonde à l'apparence fragile. Elle et moi nous promenons ensemble dans le jardin à l'anglaise de Little Lawford Hall, domaine des Boughton. On profite de nos brèves rencontres pour apprendre à se connaître. Dans les allées du jardin nous apercevons Anne, la petite sœur de Mary, une jeune femme au caractère plutôt rebelle. Elle est assise sur un banc, en pleine leçon avec sa préceptrice, une femme cultivée.
Mary Boughton est aujourd'hui réincarnée près de moi, c'est mon épouse actuelle. Et les personnes rencontrées chez les Boughton sont des membres de sa famille. On retrouve notamment Anne, qui est aussi aujourd'hui la petite sœur de mon épouse, et qui a pour deuxième prénom... Anne ! Et il semble que la préceptrice soit aujourd'hui sa propre fille. Etonnant, non ?

C'est en octobre 1710, à peine quelques semaines après le décès de ma sœur Mary, que j'épouse Mary Boughton à Hoghton Tower. La réception a lieu dans les jardins du manoir. Tout le monde est là, y compris mon ami d'enfance, celui qui est peut-être un Oglethorpe. Mais j'ai du mal à me réjouir, encore marqué par la mort de ma sœur, et de mon père quelques mois plus tôt. Je fais quand même bonne figure car je ne veux pas gâcher le mariage, ma jeune épouse (elle a 23 ans) a l'air tellement heureuse. Je veux tout faire pour tourner la page. Mary Boughton est jeune est belle, et malgré tout je reste un homme. Je la désire et je ne vais pas me faire prier pendant la nuit de noces. Ce sera une partie de sexe torride malgré les circonstances. Disons que j'ai de fortes envies, sûrement héritées de ma vie passée de Gracius, le romain pervers !
Ce mariage deviendra quand même un vrai mariage d'amour, avec beaucoup de tendresse entre les époux. Plus tard, j'irai même en voyage en France avec ma belle-famille. Ce sera sans doute pour une occasion spéciale, car je nous ai vaguement vus escortés par les tuniques bleues de la maréchaussée française, ancêtre de la gendarmerie.

Peu après, Cordelia, ma première sœur, celle qui a adopté la petite Jenny, se marie à son tour avec Robert Davye, gentleman (on dit écuyer à l'époque) de York. Je vois un mariage dans des jardins, suivi d'un banquet. Elle porte une robe de velours rouge piquetée de dorures, le blanc n'était pas encore dans la tradition à l'époque. Et bien sûr c'est moi qui lui donne le bras puisque je suis devenu chef de famille après le décès de mon père.
Parallèlement je suis élu au Parlement, à la Chambre des Communes. J'enchaînerai plusieurs mandats par la suite, quatre en tout dont trois pour la ville de Preston. Le travail me plaît, mais pas le protocole, et notamment le fait de porter la traditionnelle perruque. Quelle galère ! Mon ami Oglethorpe, s'il s'agit bien de celui qui s'appelle Theophilus, est élu lui aussi de 1710 à 1713. A cette époque on est dans une période post-révolution en Angleterre où les fidèles à l'ancienne lignée royale s'opposent aux partisans de la nouvelle monarchie. Les soutiens du prétendant au trône James III sont des catholiques, on les appelle les jacobites. Mon ami est de ceux-là. Moi au contraire, je suis d'une famille de presbytériens convaincus, ceux qu'on appelle en France les réformés, les protestants. Ils ont participé à la guerre civile qui a instauré la nouvelle monarchie. Mais moi je ne suis pas très impliqué dans ces guerres de clans, et ça ne m'empêche pas de rester fidèle à mon ami. Lui par contre, il est militant de sa cause et participe à des réunions de jacobites qui se tiennent dans une taverne appelée The Unicorn près de Preston. Ma femme Mary doit être aussi une protestante convaincue car elle s'inquiète de mes fréquentations, et elle en parle même en ma présence à un révérend avec qui elle s'entend très bien. C'est sûrement Samuel Peploe, ami des Hoghton et qui avait été nommé vicaire de Preston en 1700. Aujourd'hui encore, c'est un religieux que mon épouse connaît, mais catholique cette fois. Ironie des réincarnations !
C'est probablement vers 1713 qu'arrive le drame dont j'avais parlé dans le premier article sur Sir Hoghton : l'accident de chasse. Avec mon ami, que j'appellerai Theophilus par facilité même s'il reste à confirmer que c'est bien lui, nous faisons parfois des parties de chasse. Un jour un coup de feu maladroit me blesse, peut-être à la tête car j'ai l'impression qu'un problème de vue qui empirera jusqu'à la fin de cette vie vient de là. Je m'en remettrai mais après cette blessure, j'aurai toujours un doute sur le côté accidentel du drame. Je suis loyal au Parlement et protestant par tradition familiale, et malgré mon amitié avec Theophilus, tout nous oppose. Les tensions entre les deux camps s'intensifient à cette époque. Et en 1713 le prétendant James III s'exile avec sa cour en France, à St Germain-en-Laye. Theophilus le suit, et je perdrai de vue mon ami pendant longtemps.
En 1715 cette situation mène à une guerre ouverte. James III et les jacobites veulent récupérer le trône par la force et envoient une armée en passant par l'Ecosse qui les soutient. Preston se trouve dans le Lancashire, au nord de l'Angleterre, et les jacobites vont passer par là. Alerté, j'essaie d'organiser la défense mais je manque de moyens pour m'opposer à une armée. Je n'ai que quelques miliciens à disposition. Un jour, les plus gradés viennent me voir à Hoghton Tower, avec leurs tricornes et leurs fusils. Nous discutons et prenons la seule décision raisonnable : il faut partir. Ma mère et certaines de mes sœurs sont encore au manoir, et il faut les évacuer. On s'entasse tous dans une calèche escortée par les miliciens, et on part en catastrophe comme des voleurs.
Les loyalistes envoient une armée pour repousser les rebelles à Preston, et il y aura bien une bataille dans cette ville en 1715, la dernière sur le sol anglais. Les jacobites seront vaincus, et les Hoghton pourront revenir chez eux.



La vie reprend son cours, avec son lot de joie et de tristesse. Parfois j'assiste à des courses de lévriers en plein air. Peut-être même que j'y participe avec mes propres chiens. Je vois une course organisée sur un chemin entre des arbres aux couleurs d'automne. C'était un loisir prisé par la noblesse anglaise à l'époque, mais au 18e siècle il n'y avait pas encore de champs de courses aménagés. On organisait ça chez l'un ou l'autre des participants. Mon épouse est avec moi, ainsi que ma belle-soeur Anne. Celle-ci est en pleine discussion avec un homme plus âgé qui semble s'intéresser à elle. Et je prie pour que les deux s'entendent. Car en fait la rebelle Anne Boughton s'est brouillée avec son père. Cet événement se passe en 1715, j'ai retrouvé la date dans un document. Elle a alors quitté la maison familiale et est venue s'installer chez sa sœur et son beau-frère, les Hoghton. Malheureusement la jeune Anne décède quelques temps après, dans des circonstances que j'ignore encore. Ce qui est intéressant, c'est que dans ma vie actuelle, la situation s'est à peu près reproduite à l'identique. A l'adolescence, brouillée avec son père, ma belle-soeur est venue s'installer provisoirement chez moi. Heureusement la fin est plus heureuse, puisqu'elle a pu terminer ses études et rencontrer son futur mari avant de prendre son indépendance... son mari, qui était le gentleman avec qui je l'ai vue discuter pendant la course de lévriers. Je suis parfois encore étonné de ces synchronicités entre les vies. C'est encore un nouvel exemple de schéma de vie qui se répète.

Une fois je me suis vu visiter un établissement hospitalier tenu par des religieuses. L'une d'elles me montrait les malades et réclamait bien sûr mon soutien, une aide financière. La famille Hoghton était fortunée et j'aidais comme je le pouvais. Mes recherches documentaires ont montré qu'il devait bien y avoir un hôpital tenu par des religieuses à Preston à l'époque, mais je n'ai pas plus d'informations. Et la religieuse qui me faisait la visite est aujourd'hui une petite cousine.
Je me suis vu aussi organiser le mariage d'une autre de mes jeunes sœurs, sans doute Elizabeth. Tous les deux nous prions dans la chapelle de Hoghton Tower. Puis nous nous retrouvons dans le manoir où nous parlons. Elle est angoissée car elle connait à peine son prétendant. Comme c'était souvent le cas à cette époque, les mariages étaient organisés dans l'intérêt des deux familles. Et en tant que baronnet, c'est moi qui ai la décision en main. Je rencontre donc le prétendant Thomas Fenton, dans sa ville d'origine, Hunslet près de Leeds, pour discuter. C'est une rencontre entre gentlemen, d'abord autour d'un verre dans une cave à vins, puis en se promenant à l'extérieur. Et enfin l'affaire est conclue d'une poignée de main. Mais c'est à contrecoeur, car évidemment l'accord porte principalement sur l'intérêt des deux familles et sur le montant de la dot, et j'ai la désagréable impression de vendre ma sœur. Le mariage a lieu en 1715. J'ai eu un peu de mal à le croire sur le coup, mais Elizabeth serait aujourd'hui un de mes neveux. Et oui, un changement de sexe d'une vie à l'autre, ça arrive à tout le monde comme je l'ai déjà expliqué dans un précédent article. Elizabeth aura beaucoup d'enfants, en tout dix fils et deux filles, dont l'un d'eux est peut-être l'un de mes fils actuels. Je me suis vu veiller sur ma sœur qui venait d'accoucher du bébé, alors que son mari était absent.

Ma propre vie de couple se passe bien mais malgré notre amour, Mary ne me donne pas d'enfant. Je sais qu'elle mourra prématurément en 1720. Je n'ai rien vu en régression là-dessus, c'est la documentation qui me l'a appris. Apparemment Mary était malade. Lors d'un voyage qui devait la conduire jusqu'à Montpellier en France, elle meurt sans même avoir quitté le sol anglais, à Douvres, le 23 février 1720. Partait-elle pour essayer de trouver un remède miracle ? Je n'en sais rien. Ce qui est sûr c'est qu'elle est morte à 33 ans. Or, à 33 ans mon épouse actuelle a été atteinte d'une maladie fulgurante. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais c'était une affection de la peau. C'était impressionnant. C'est arrivé d'un seul coup, et ça a disparu comme c'est venu, subitement, quelques mois plus tard. Aucun médecin n'a su dire exactement de quoi il s'agissait, et aucun traitement n'était efficace. Je suis certain aujourd'hui qu'il y a un lien avec la maladie qui a tué Mary l'épouse de Henry Hoghton à 33 ans. Et bien que les documents ne le précisent pas, je suis à peu près certain aussi que la maladie de Mary devait affecter la peau ou les chairs. C'est un bel exemple d'un problème physique qui s'est manifesté au moins sur deux vies, comme j'en parlais dans un précédent article (17- Corot et le paria).
Le mariage de Henry et Mary aura duré à peine 10 ans. Henry se remariera deux fois au cours de sa vie, mais je n'ai encore rien retrouvé en régression sur ses autres épouses.

En 1724 c'est le petit frère de Henry, Philip, qui se marie à son tour. Il épouse Elizabeth Sclater, fille d'un notable de Denham. Le mariage religieux se passe chez elle, mais la réception qui suit se déroule sans doute à Walton Hall, la demeure plus moderne des Hoghton près de Preston. J'ai vu des images de ce mariage qui vont dans ce sens. Je n'étais déjà plus tout jeune pour l'époque, et moins fringant qu'auparavant. J'assistais aux préparatifs de la réception, puis rejoignait mon frère et sa belle-famille. Philip est celui qui devait me succéder en tant que baronnet, et j'ai vu une autre scène qui se passe sans doute quelques années plus tard, où dans mon bureau de Walton Hall nous discutions de choses et d'autres : la politique pour les affaires sérieuses, mais aussi le mariage et les femmes. En 1732 la première épouse de Philip décèdera et il se remariera peu après. Hélas en 1747 il mourra à son tour, me laissant dans le désarroi. Je lui aurais cédé des responsabilités avec plaisir.
Car la charge d'aîné de la famille et de baronnet me pèse. J'ai l'impression que je n'aurais pas dû hériter de tout ça. Car en fait j'ai eu un grand frère, John, mais celui-ci est mort jeune, à 21 ans. En 1732 c'est ma mère, l'austère Lady Hoghton, qui décède. Je décide alors de quitter le vieux manoir de Hoghton Tower où plus rien ne me retient pour m'installer définitivement à Walton Hall. Je vois l'agitation du déménagement, on bouge des meubles et j'ai un brin de nostalgie. Je jette un regard ému sur un tableau représentant mon grand frère John. Et je me remémore la relation privilégiée qu'il avait avec mon père. C'était lui, l'héritier naturel. Quand il est mort prématurément et que toute cette charge est retombée sur moi, je m'en suis voulu. J'ai eu cette pensée : « je n'aurais jamais dû être là ». Ce qui est remarquable, c'est que cette pensée, sous d'autres formes telles que « ce n'est pas à moi de faire ça », je l'ai ressentie dans d'autres situations, dans d'autres vies. C'est clairement un schéma qui se répète. Je l'ai évoqué dans l'article 18- l'alchimiste, où je me retrouvais à prendre des responsabilités dans la société dont je faisais partie, sans vraiment le vouloir. Et j'ai eu encore cette pensée dans ma vie d'écuyer au Moyen-Age, lorsqu'au décès du chevalier que je servais j'ai dû prendre en main le château à contrecoeur car il n'y avait personne d'autre pour le faire. Mais je parlerai de cette vie-là en détail dans un autre article.
En tout cas, mes frères John et Philip ne sont sûrement pas des inconnus aujourd'hui, puisque je pense les avoir identifiés dans ma vie actuelle comme étant, dans l'ordre, mon père et mon frère.
Après avoir emménagé à Walton Hall, j'ai sûrement voulu avoir près de moi une image de Hoghton Tower, berceau de notre famille. Puisque c'est à cette époque, en 1735, que j'ai commandé un tableau du vieux manoir à un jeune peintre, Arthur Devis. Souvenez-vous, dans mon premier article sur Sir Hoghton, j'avais parlé de ce peintre dont j'avais lancé la carrière avec cette toute première commande. Ce peintre, je l'ai retrouvé aujourd'hui, c'est un copain de longue date, dessinateur de BD rencontré quand nous étions de jeunes amateurs passionnés.

Je suis déjà vieux, boîteux et malvoyant quand je revois finalement mon vieil ami, Theophilus. Je le reçois dans mon bureau aux murs couverts de livres, à Walton Hall. Il est un peu plus jeune que moi, le crâne dégarni et portant des binocles. Les retrouvailles ne sont pas très chaleureuses au début, on ressent tous les deux un peu d'amertume. Et finalement en évoquant le passé on retombe dans les bras l'un de l'autre. Les malentendus seront oubliés.
Mon ami m'invitera en France où il vit désormais, toujours proche de la cour en exil. J'ai eu une vision d'un long voyage en diligence, où nous passions le temps en jouant aux échecs dans le véhicule malgré les cahots de la route. Si cet ami est bien Theophilus Oglethorpe, il semble qu'il soit mort vers 1737, mais sans certitude. Encore une fois, malgré sa santé déclinante, Sir Henry voit ses proches tomber autour de lui alors que sa propre vie se prolonge.

A la fin de cette vie, ma vue s'est totalement dégradée, et je suis complètement aveugle. A plus de 80 ans, une longévité exceptionnelle pour l'époque, je ne me déplace presque plus, passant mes journées dans mon bureau. Je suis le patriarche de la famille, tous ceux de ma génération ont disparu. Je reçois de temps en temps la visite de mes neveux et nièces avec leurs enfants et peut-être même leurs petits-enfants, parfois pour de grands repas de famille où je trône au bout de la table. J'ai eu la sensation d'entendre les enfants jouer et rire dans le jardin du domaine.
C'est à presque 89 ans que cette aventure se terminera, dans des circonstances troubles comme je l'ai déjà évoqué. En 1768, suite à des élections contestées à Preston, dans lesquelles est impliqué mon neveu Henry, fils de Philip, qui m'a succédé comme 6e baronnet, des émeutes éclatent. Seul et aveugle dans mon bureau, j'entends dehors la clameur. Et tout à coup le bruit entre dans la maison, on s'est introduit chez moi. Les battements de mon cœur s'accélèrent, je crains pour ma vie. Et tout s'arrêtera ici, le 23 février 1768, jour anniversaire de la mort de ma première épouse Mary.

Voilà l'histoire de cette vie, très riche car j'ai retrouvé beaucoup d'informations grâce à internet, informations que j'ai pu recouper avec celles retrouvées en régression. Il reste encore beaucoup d'interrogations, mais je sais que petit à petit j'aurai les réponses.

Et retrouvez déjà le prochain article en avant-première (dans les news) !
 

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